Levées de fonds en Afrique : Seuls 3% des investissements alloués à des femmes

Entre 2013 et 2021, seuls 3% des 1,7 milliard de dollars d’investissement sont allés aux à des startups africaines dirigées par les femmes contre 76% au profit de celles managées par des hommes, indique une récente étude de Briter Briges et de l’Africa Gender Lab de la Banque mondiale.

La disparité entre les sexes est grande en Afrique. Le secteur des startups ne fait pas exception. Loin s’en faut. Selon le dernier rapport publié par Briter Briges et l’Africa Gender Lab de la Banque mondiale, sur un financement total de 1,7 milliard de dollars reçu par les startups africaines sur la période allant de 2013 à 2021, seuls 3% de cet argent a été alloué à des équipes dirigées par des femmes. Des clopinettes, comparées aux 76% d’investissement capté par les startups entièrement masculines. Cette tendance est plus accrue dans des secteurs comme la Fintech.

Jihan Abass, fondatrice et PDG de l’entreprise kenyane Lami, spécialisée dans les technologies d’assurance, figure cette année sur la liste Quartz Africa Innovators, qui recense les esprits les plus innovants sur le continent. Selon elle, le trop peu de financement pour les femmes peut s’expliquer, en partie, par « le fait qu’il n’y a pas beaucoup de femmes dans le secteur de la finance et des technologies en général. »

Quelle solution à cette « préoccupation » ?

Une des solutions pour rattraper le retard, consiste selon elle, « à encourager davantage de filles à choisir des carrières dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM), et de présenter l’entrepreneuriat aux filles comme un choix de carrière viable. » L’implication plus forte de fonds d’investissement, comme le Women’s Investment Club (WIC), première société de capital investissement, créée au Sénégal et dédiée aux femmes entrepreneures dans la partie francophone de l’Afrique occidentale, en constituerait également une.

Le rapport de Briter Briges et l’Africa Gender Lab a examiné 1 112 entreprises opérant en Afrique ayant reçu des fonds de capital-risque entre 2013 et mai de cette année. Ces entreprises ont levé 1,7 milliard de dollars à travers 1 585 transactions inférieures à 20 millions de dollars par transaction, c’est-à-dire un financement de démarrage.

Et le rapport, intitulé « In the search of equity », de conduire : « Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre l’écart de financement entre les sexes en Afrique. Mais pour l’instant, il est clair qu’un rendement de 3 % pour des startups exclusivement féminines est une source de préoccupation sur un continent où les femmes représentent 58 % de la population indépendante. »