Fact-check / Faux : Le taux d’Africains sans électricité n’est pas de 40%

Ce fact-check a été produit par INNOVAFRIKA avec le soutien de PesaCheck, programme de Code for Africa, de l’International Fact-Checking Network et du réseau African Fact-checking Alliance.

Le taux d’Africains n’ayant pas accès à l’électricité n’est pas légèrement supérieur à 40%, comme l’a indiqué la ministre sénégalaise du Pétrole et des énergies, Aïssatou Sophie Gladima.

Le pourcentage d’Africains n’ayant pas accès à l’électricité en Afrique est-il légèrement supérieur à 40%, comme l’a affirmé la ministre sénégalaise du Pétrole et des énergies ? La conclusion de notre vérification s’inscrit en faux contre une telle déclaration. 

En effet, dans celle-ci reprise par le site d’informations aa.com.tr, la ministre sénégalaise du Pétrole et des énergies, Aïssatou Sophie Gladima, déclare que “plus de 640 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Ce qui correspond à un taux d’accès légèrement supérieur à 40%, le niveau le plus faible” 

Elle a prononcé cette déclaration lors du 20e Congrès de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (ASEA), tenue à Dakar, du 14 au 21 juillet 2022.

Mme Aïssatou Sophie Gladima, ministre sénégalaise du Pétrole et des énergies

Une recherche Google avec les mots-clés “Taux d’accès à l’électricité en Afrique en 2022” n’a pas permis de trouver des données pour l’année 2022. Aucune information expliquant que ces données datent de 2022 ne vient renforcer les chiffres avancés par la ministre Aïssatou Sophie Gladima. 

Dans l’édition 2022 du « Tracking SDG 7 : The Energy Progress Report » (Rapport de suivi consacré aux avancées de l’Objectif de développement durable n°7), la Banque mondiale indique que sont 568 millions d’Africains, soit 77% de la population mondiale qui n’ont pas accès à l’électricité. Seulement ces chiffres portent sur l’année 2020.

La dernière étude de la Banque mondiale sur l’accès à l’électricité en Afrique, publiée cette année, porte donc sur la situation d’il y a deux ans. 

Après vérification, INNOVAFRIKA est en mesure d’affirmer que la déclaration de la ministre sénégalaise du Pétrole et des énergies n’est pas correcte.