Au premier jour du Forum international de Dakar sur l’identité numérique et la gouvernance des données (8-9 mars 2020, Dakar), co-organisée par Alliance Smart Africa et la Commission de protection des données personnelles du Sénégal (CDP), la présidente Mme Awa Ndiaye a plaidé pour l’attribution d’une identité numérique à tous et une gouvernance des données transparente respectueuse des droits des personnes.
Pour assurer la sécurité numérique et la protection des données des citoyens et de nos Etats, la présidente de la Commission de protection des données personnelles du Sénégal (CDP), liste deux préalables : « l’attribution d’une identité numérique à chaque citoyen qui, selon Awa Ndiaye, constitue un prérequis fondamental, pour l’implémentation des politiques publiques des États, et pour les transactions électroniques avec le secteur privé. »
L’autre aspect porte sur la gouvernance de la donnée, «une problématique incontournable. » En effet, quoique l’Internet soit présent dans les usages quotidiens, on constate que plus du tiers de l’humanité n’y a pas encre accès. Or, « le taux de pénétration est à encore très faible en Afrique qui pourtant, avec sa population particulièrement jeune, offre d’énormes potentialités à exploiter », rappelle la patronne du CDP.
A l’en croire, « les nombreuses restrictions aux droits et libertés des citoyens, liées au numérique, renseignent sur l’usage des données à des fins de discrimination ou de surveillance incompatibles avec l’État de droit. » Pis, « l’exploitation massive des données, la langue, les contenus locaux, le transfert des données dans les pays tiers, l’équitable répartition de la richesse qu’elles représentent » sont autant de menace à la démocratisation de l’Internet et la souveraineté des États. De quoi interpeller les acteurs de l’écosystème du numérique, notamment en Afrique.
Quid des systèmes d’identité numérique ? Consciente qu’ils soulèvent de nombreuses questions d’ordre juridique, technique et éthique, préalablement à leur mise en œuvre, Mme Awa Ndiaye estime que « des choix tels que l’adoption d’une identité nationale unique, ou l’admission d’identités sectorielles, doivent être mises pour le design et la gouvernance de l’identité dans chaque pays. »
Toutefois, la réglementation de l’identité numérique reste une question complexe, tant au niveau national qu’international, du fait des législations qui gagneraient à être harmonisées afin de mettre en œuvre un système transparent et inclusif, sécurisé et de confiance. Une tâche à laquelle s’attèle la CDP ainsi que l’ensembles des organes du Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP)