A l’ouverture de la première de Foire des technologies agricoles de l’Afrique de l’Ouest (WATEF, en anglais), ce matin, à Dakar, les experts ont prôné l’usage impératif des technologies par les acteurs du secteur, pour le développement de l’agriculture africaine.
Au premier jour de cette foire qui se tient jusqu’au 30 octobre 2021, les différents intervenants, des spécialistes africains de renom de l’agriculture et de ses différentes chaines de valeurs ont, en chœur, rappelé un objectif commun ; mieux, une évidence : « L’Afrique peut nourrir l’Afrique. » Mais cela passe par la création et la diffusion de solutions adaptées afin que le secteur agricole et de l’agro-industrie sortent des pratiques artisanales pour rentrer résolument dans l’ère des innovations technologiques.
Or, « ces solutions aux problèmes du développement agricole développées par des institutions nationales et internationales africaines existent, mais ne bénéficient pas forcément d’une connaissance de la part du large public », estime M. Dr Abdou Tenkouano, le directeur exécutif du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF), co-organisateur de l’évènement. D’où, selon lui, l’organisation de cette première foire dont « l’objet est de mettre ces technologies en vitrine, mettre l’accélération de leur transfert vers les utilisateurs. »
A l’heure du changement climatique, et récemment de la pandémie de Covid 19, le déploiement de ces technologies constitue donc le combat à mener pour le développement d’une agriculture durable et soucieuse de l’environnement. C’est du reste la conviction de Dr Alfred Dixon de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA, en anglais) pour qui, « il faut domestiquer et s’approprier ces innovations technologiques qui existent en Afrique pour réussir la révolution agricole », qu’appellent de leurs vœux tous les acteurs du secteur.
Ce qui passe par la création d’un écosystème innovant dans le domaine agricole, qui repose, selon Dr Yemi Akinbamijo du FARA, le Forum pour la recherche agricole en Afrique, sur la « formation des jeunes des femmes, un appui pour l’élaboration de la mise à l’échelle de la technologie agricole et sa promotion via la collaboration. » Ce dont justement le FARA s’attèle sans relâche. De même que les 23 centres et institutions de recherche du CORAF répartis en Afrique de l’Ouest et du Centre, épaulés par la Banque africaine de développement (BAD), à travers son programme des technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT, en anglais) et d’autres partenaires tel que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Toutefois, le déploiement à grande échelle des technologies, afin de booster la production agricole africaine, requiert des financements conséquents. « Leur facilité de mobilisation permettrait de toucher au moins 40 millions de petits producteurs d’ici 2025 », selon Dr Martin Fregene du département Agriculture et Agro-industrie de la BAD, qui note estime que « la collaboration entre les développeurs de technologies et les agriculteurs est encore faible. »
Les écueils, notés çà et là par les spécialistes, une fois levés, l’Afrique engrangerait une économie de 814 millions de dollars dépensés en importations de produits agricoles !
Voir également : AgriTech : Le Sénégal va accueillir une grande foire des technologies agricoles