FICHE D’INFO : Comment établit-on les rankings dans le domaine du numérique ?   

Une étude spécialisée indique que 14 pays africains (le Cap-Vert, la Namibie, la Somalie…) figurent parmi les 100 meilleurs écosystèmes startup du monde.  INNOVAFRIKA a voulu en savoir plus sur les méthodologies utilisées dans de pareils classements.

Dans un article en ligne daté du 6 mai 20022, le site d’informations, wearetech.com, déclare, que près d’une quinzaine de pays africains, parmi lesquels  la Somalie, figure parmi les 100  meilleurs écosystèmes startup du monde. 

 “14 pays africains parmi les 100 meilleurs écosystèmes startup du monde : Cap-Vert, Namibie, Somalie…(StartupBlink)”, peut-on lire en titre de cet article. 

L’auteur de l’article cite comme source le rapport Global Startup Ecosystem Index 2021 publié par StartupBlink, qui indique sur son site, en anglais, qu’il s’agit du classement des écosystèmes startup de “1 000 villes  et 100 pays dans le monde.” 

Qu’est-ce que StartupBlink ?

StartupBlink se présente comme “la cartographie et le centre de recherche des écosystèmes de startups les plus complets au monde.” 

C’est dans le classement établi dans le rapport Global Startup Ecosystem Index 2021 que 

se trouve l’information selon laquelle 14 pays africains sont dans le top 100 des meilleurs écosystèmes startup du monde ; une information mise en exergue par d’autres portails d’informations du continent, comme le sénégalais sudquotidien.sn et le congolais (RDC) eventsredc.com

Sur quelle base a été effectuée l’étude ?

Les auteurs du rapport indiquent à la page 5 que l’étude est “basée sur les résultats d’un algorithme amélioré, qui prend en compte plusieurs dizaines de paramètres.”  

Cette étude établit le classement de l’écosystème startup de “1 000 villes et 100 pays dans le monde et est basé sur les résultats d’un algorithme amélioré”, lit-on sur le site internet de StartupBlink. 

“ L’algorithme analyse des dizaines de milliers de points de données sur les startups enregistrées, les accélérateurs et les espaces de coworking répertoriés sur la carte de l’écosystème mondial des startups StartupBlink , ainsi que les données reçues de nos partenaires mondiaux tels que Crunchbase et SimilarWeb. En fin de compte, StartupBlink exploite les données recueillies auprès de plus de 50 000 membres de la communauté mondiale StartupBlink.” 

Quelle est la méthodologie utilisée par les auteurs du rapport ?

La méthodologie se fonde sur plus d’une dizaine de paramètres. Parmi ceux-ci des sous-scores au nombre de trois mesurant “ la quantité, la qualité et l’environnement commercial ” de l’écosystème (voir p 14 à 16 du Rapport). 

Par quantité, le rapport entend le nombre de startups, d’espaces de co-working, d’accélérateurs, etc. 

Le sous-score qualité renvoie au nombre d’employés par startups, à l’existence de licorne, au nombre d’événements, de conférences sur l’écosystème, etc. 

Un troisième critère ayant influencé le classement concerne l’environnement commercial. Selon les auteurs du rapport, il est “unique” puisqu’il intègre les “indicateurs généraux liés aux infrastructures, à l’environnement des entreprises, la masse critique de l’écosystème et la possibilité d’opérer librement en tant que fondateur de startup dans chaque pays.”

(Source : wearetech.africa)

Méthodologie au pluriel

On comprend, dès lors, qu’il n’existe pas de méthodologie unique ou standard suivant laquelle ce genre de classement est établi. 

Selon Carine Vavasseur, chef de division Innovation et animation écosystème à la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), une structure de l’Etat sénégalais chargé d’accompagner startups et néo-entrepreneurs du Sénégal, “la question de la qualité d’un écosystème d’innovation pour ses parties prenantes pourrait sûrement inclure, sans être limitatif, les critères suivants parmi lesquels ceux observés par le ranking du Global Innovation Index (ou Indice mondial de l’innovation, en français)”. 

Les  critères sont classés suivant deux catégories :

– Les inputs 

  • ressources humaines
  • infrastructures
  • recherche & développement
  • fonds d’investissement et autres acteurs du financement de l’innovation et des sciences actifs sur le pays
  • structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant (quantité / qualité si la donnée le permet) 
  • positionnement de l’Etat et législation en matière d’innovation

-Les outputs 

  • créativité (brevets, innovations disruptives…) 
  • connaissance (production intellectuelle, R&D…) 
  • technologie (progrès, adoption…)
  • captation de fonds par des entreprises innovantes (montant levé cumulé)
  • contribution de l’innovation et des TIC dans le PIB et impact socio-économique plus largement.